9 composantes

Le reporting extra-financier, aussi appelé reporting RSE, est devenu un outil central pour les entreprises qui souhaitent structurer et valoriser leur engagement environnemental, social et sociétal. Loin d’être une simple obligation réglementaire, il s’agit d’un véritable levier stratégique, notamment pour les PME qui souhaitent se démarquer durablement.

Mais par où commencer ? Quelles sont les étapes clés pour construire un reporting RSE efficace, pertinent et en phase avec les exigences de son secteur ?

Voici les 9 composantes fondamentales pour réussir son reporting RSE, étape par étape.

1. La motivation initiale : donner du sens à la démarche

Tout commence par une question simple mais fondamentale : pourquoi se lancer dans un reporting RSE ?

Les motivations peuvent être multiples : anticipation réglementaire (CSRD), demande d’un client, démarche de différenciation concurrentielle, volonté d’attirer de nouveaux talents, ou encore engagement personnel du dirigeant.

2. Le choix de la norme de reporting adaptée

Toutes les entreprises ne sont pas soumises aux mêmes exigences. Il est donc essentiel de choisir un cadre de reporting cohérent avec sa taille et son secteur.

  • VSME : très petites et petites entreprises. Cadre volontaire, simple et allégé.
  • LSME : PME moyennes avec plus de structure. Exigences modérées.
  • CSRD : pour les grandes entreprises et PME cotées. Cadre contraignant, standardisé au niveau européen (ESRS).

Comme dans le sport, mieux vaut une paire de chaussures à sa pointure : une norme mal choisie peut rendre la démarche inutilement complexe.

💡 Outil bonus : outil d’auto-diagnostic Carbo pour savoir de quelle norme vous dépendez.

3. La matrice de double matérialité

C’est l’outil clé du diagnostic. Elle permet de croiser deux types d’enjeux :

  • Les impacts de l’entreprise sur l’environnement, la société et la gouvernance (matérialité d’impact),
  • Les risques et opportunités que ces enjeux font peser sur l’entreprise (matérialité financière).

Construire cette matrice permet de prioriser les sujets réellement stratégiques et d’éviter une approche trop large ou dispersée.

4. L’échange avec les parties prenantes

Le reporting RSE ne se construit pas seul. Il doit refléter les attentes et les préoccupations des acteurs internes (salariés, direction) et externes (clients, partenaires, fournisseurs, collectivités…).

Impliquer ces parties prenantes, dès la phase de diagnostic, permet :

  • De gagner en légitimité,
  • D’enrichir la compréhension des enjeux,
  • D’obtenir des soutiens utiles à la mise en œuvre du plan d’action.

5. L’identification des enjeux ESG

Les critères ESG (environnement, social, gouvernance) forment l’ossature du reporting. Il faut les adapter aux résultats de la matrice de matérialité et aux spécificités de l’entreprise.

Quelques exemples :

  • Environnement : émissions de CO₂, consommation d’énergie, gestion des déchets…
  • Social : conditions de travail, égalité professionnelle, formation…
  • Gouvernance : transparence, éthique, lutte contre la corruption…

Cela permettra de connaître les priorités stratégiques les plus pertinentes.

6. La définition d’objectifs

Fixer des objectifs est une étape incontournable dans la construction d’un reporting RSE efficace. Mais ATTENTION, pas n’importe lesquels.

Vos objectifs doivent être clairs et réalistes, adaptés à la taille de votre entreprise, à vos ressources techniques, mais aussi à votre secteur d’activité. L’objectif n’est pas de rédiger une liste de bonnes résolutions en espérant qu’elles tiennent : il s’agit de poser les fondations d’un engagement durable et mesurable.

7. L’élaboration d’un plan d’action structuré

Le reporting RSE ne s’arrête pas à l’analyse : il doit déboucher sur un plan d’action clair et structuré.

Ce plan inclut :

  • Des actions à court, moyen et long terme,
  • Des responsables identifiés pour chaque action,
  • Des indicateurs de suivi et d’évaluation.

Un bon plan d’action permet de passer de l’intention à l’impact, tout en rendant la progression visible.

8. Des recherches sur les actions à mener

Avant de se lancer, il est important de savoir faire des recherches pour permettre :

  • D’identifier les actions RSE déjà mis en place par d’autres entreprises avec un objectif similaire,
  • De découvrir des solutions innovantes pour répondre à votre problématique.
  • De savoir si des subventions, aides ou déductions d’impôts sont disponibles pour les projets que vous souhaitez entreprendre

9. La constitution d’une équipe projet

Un reporting efficace repose sur une équipe multidisciplinaire. Il ne peut être porté par une seule personne.

L’équipe idéale regroupe :

  • Un pilote de projet RSE
  • Des collaborateurs qui ont des compétences liés aux projets choisis (finances, opération, RH, communication, informatique ….)
  • Un expert externe si nécessaire
  • Des relais dans les services clefs : RH, finances, production, juridique…
  • Un soutien explicite de la direction.

Cette diversité permet de mieux collecter les données, de croiser les regards et d’assurer un déploiement fluide des actions.

Vous avez pu voir les 9 composantes essentielles pour un reporting RSE réussi. Pour aller plus loin, téléchargez mon livre blanc gratuit : https://caroline-trotel-csrd.fr

Et souvenez-vous : un reporting réussi, c’est comme un bon entraînement… chaque étape compte !